3) le port
                              BARFLEUR sarticule autour du QUERQUEUX. Je 
                              ne pense pas que ce nom soit très usité 
                              aujourdhui, on parle plutôt du ROND-POINT.
                              ROND POINT virtuel car on ne tourne quautour 
                              de soi-même!
                              En 1897 Jules LEROUX dans son histoire de SAINT 
                              VAAST LA HOUGUE décrit joliment une foire 
                              à QUETTEHOU, où il se rend de SAINT 
                              VAAST en passant par BARFLEUR et LA PERNELLE
                              En arrivant à BARFLEUR, il observe en 1897 
                              :
                              « BARFLEUR nous apparut bien changé. 
                              Autrefois sa vieille halle, simple toit monté 
                              sur des piliers de pierre en face la demeure de 
                              mon ancien et respecté médecin M. 
                              DALIDAN ; son antique et pittoresque Château 
                              bleu qui servait de forge aux frères HENNEQUIN, 
                              dérobaient le port au voyageur qui longeait 
                              la vaste rue SAINT THOMAS. La descente qui conduisait 
                              à la mer était une communication boueuse, 
                              sans entretien, au milieu de laquelle les voitures 
                              enfonçaient leurs roues jusquau moyeu.
                              Maintenant la halle, le vieil édifice et 
                              le cloaque ont fait place à de très 
                              beaux quais doù lon jouit de 
                              la vue du QUERQUEUX, de la jetée et du large. 
                              On découvre, à lhorizon, ces 
                              grands navires à voiles et à vapeur 
                              qui se croisent sans cesse pour entrer ou sortir 
                              du HAVRE, ou qui vont fréquemment évoluer 
                              dans la baie de LA HOUGUE » (page 163)
                              
                               
                               
 
                              Inondation de 1955
                              On ne sait si, du temps 
                                des charrettes à cheval, les BARFLEURAIS 
                                avaient la manie que nous avons de « tourner 
                                au bout du quai », mais on constate que, 
                                de tous temps, dès lors quil y a 
                                une activité portuaire, il y a des spectateurs 
                                pour lobserver. En tous cas, on voit là 
                                que Jules LEROUX connaissait le QUERQUEUX qui 
                                est le massif de roches sur lesquels sont assis 
                                lensemble des éléments qui 
                                constituent le ROND POINT, cest à 
                                dire la jetée, léglise, quil 
                                a vu sagrandir au cours des siècles, 
                                le cimetière son calvaire (déjà 
                                sous cette forme en 1829), les cales, la roche 
                                ronde qui supporte le médaillon relatif 
                                au MORA, etc.
                              
                                
                                Mars 2013
                                QUERQUEUX, ma ton dit viendrait de KERK qui veut 
                                  dire église, mot nordique attesté
A 
                                  AMSTERDAM, on trouve UWE KERK et NIEUWE KERK, 
                                  la vieille et la nouvelle église.
                                  Il ny a pas à sétonner, 
                                  on connait bien près de Cherbourg : Querque(ux)ville
.
                                  Lensemble paraît intemporel. Il 
                                  a pourtant bien évolué. Ce qui 
                                  a modifié le plus le site a été 
                                  la construction de labri du canot de sauvetage. 
                                  Autrefois son abri se trouvait au fond du port, 
                                  en arrière du quai HENRY CHARDON. Les 
                                  canotiers mettaient lengin à leau, 
                                  comme de célèbres cartes postales 
                                  le montrent, en projetant leur canot du haut 
                                  du quai dans le port. Plus tard, on construisit 
                                  UNE GRANDE CALE à lemplacement 
                                  de celle qui mène à LEONDE, pour 
                                  la charrette qui supportait les divers canots 
                                  de sauvetage qui se sont succédé. 
                                  Celle-ci était utilisée lorsque 
                                  la mer le permettait car sinon il fallait certainement 
                                  recourir à la vieille technique du « 
                                  jeté de canot » ! Ou bien trouver 
                                  un autre endroit pour la mise à leau.
                                   
                               
                               
 
                              Mise à l’eau du canot de sauvetage
                              Cette 
                                GRANDE CALE était plus large que celle 
                                qui descend aujourdhui à LEONDE 
                                (appelé LEONTE, parfois
) et qui se 
                                trouvait à la même place. Cette cale 
                                ne figure pas sur les plans de 1876. Aujourdhui 
                                on observe encore une rangée de moellons 
                                qui servaient de fondations à cette cale. 
                                Elle était construite de façon traditionnelle, 
                                par gabionage, cest à dire par lélévation 
                                de murs latéraux, remplis par des moellons 
                                ou des galets, puis couverts par un parement bien 
                                ajusté. On retrouve encore quelques blocs 
                                par ci par là parmi les roches et deux 
                                éléments remarquables en granit 
                                de FERMANVILLE portant linscription ROND 
                                POINT GUILLAUME LE CONQUERANT, provenant de cette 
                                époque, encadrent lactuelle cale. 
                                Ce qui est amusant, cest que du fait de 
                                la construction de cette cale importante et souvent 
                                fréquentée (cétait 
                                alors la seule qui permettait davoir une 
                                telle vue sur la passe, notamment les jours de 
                                régates), celle ci sappelait la GRANDE 
                                CALE alors que celle qui se trouve au pied du 
                                CALVAIRE sappelle encore aujourdhui, 
                                et malgré la réformation de son 
                                alter ego : la PETITE CALE. Elle se trouve àlabri 
                                de la jetée qui fut construire en 1829 
                                (ce chiffre est dailleurs gravé sur 
                                une pierre )
                              
                                 
                               
 
                              La 
                                GRANDE CALE et le FORT
                                Lors de la construction de labri du canot 
                                de sauvetage du CRESTEY et SAUVEY, les moellons 
                                provenant de LA GRANDE CALE furent récupérés 
                                pour la construction de cet abri . Une nouvelle 
                                cale munie de rails fut dédiée au 
                                CRESTEY et SAUVEY
                               
 
                              La GRANDE CALE, 
                                dans son état originel
                              Les ROCHES RONDES marquent 
                                le paysage. Elles paraissent installées 
                                en équilibre sur un plateau. Qui na 
                                réalisé lexploit de les gravir, 
                                malgré la rareté des prises où 
                                glisser ses doigts ? Deux sont plus facilement 
                                identifiées. On ne peut manquer dabord 
                                celle qui supporte le médaillon du Mora 
                                qui fut fixé en 1966 afin de commémorer 
                                les 900 ans de la conquête de lAngleterre 
                                par Guillaume, lequel traversa la Manche sur son 
                                navire LE MORA, confié au pilote ETIENNE, 
                                originaire de BARFLEUR.
                              On a vu que cette roche peut 
                                être appelée justement la roche du 
                                QUERQUEUX. La seconde, plus lointaine, au bout 
                                de sa cale, sappelle LEONDE par déformation 
                                du nom donné à ces roches, sur les 
                                cartes les plus anciennes : LES RONDES
 la 
                                ROCHE RONDE.
                                Au bout de la cette cale, cest un mouillage 
                                dattente confortable qui permet daller 
                                déjeuner en attendant la marée montante 
                                : une ancre à larrière, un 
                                « bout » tourné à LEONDE 
                                et il suffit de revenir à la bonne heure, 
                                c'est-à-dire pas trop tard, sinon, cest 
                                « les pieds dans leau », quil 
                                faudra aller rechercher son bateau.
                                Juste derrière LEONDE, un ensemble 
                                de gros blocs alignés intrigue parfois 
                                le pêcheur de crevettes
sagit-il 
                                dun ancien quai de BARFLEUR ? Non. Les Barfleurais 
                                ont toujours entendu nommer cet endroit : « 
                                LE PARC A MONSIEUR HAY ». Il sagit 
                                là dun ancien maire de BARFLEUR. 
                                Armateur, il y stockait ses huîtres sauvages 
                                draguées par les bisquines de BARFLEUR, 
                                au XIX siècle. On trouve également 
                                ce genre de parc de lautre côté 
                                de la passe, mais il est bien ensablé.
                                La perche de LEONDE garde la passe autrefois 
                                dominée, par le FORT de BARFLEUR, qui se 
                                trouvait à la place de labri de lancien 
                                canot de sauvetage. Ce «FORT DU NORD «était 
                                visiblement muni dun glacis fait pour absorber 
                                ou dévier (par sa pente inclinée) 
                                les boulets de canon. De lautre côté 
                                de la passe, il y avait, jusquà une 
                                date indéterminée, sur la pointe 
                                qui déborde la JETEE, le fort du SUD. On 
                                a peine à imaginer quun aussi petit 
                                abri, destiné aux activités de pêche 
                                ou de plaisance, puisse avoir été 
                                un enjeu militaire. Et pourtant lhistoire 
                                la largement démontré.
                                Une fois quitté le QUERQUEUX, on longe 
                                le quai HENRI CHARDON, qui, avec sa vaste place, 
                                marque clairement lancien littoral par la 
                                présence en arc de cercle des maisons qui 
                                ont été construites sur la nouvelle 
                                esplanade, ou ont succédé à 
                                celles qui bordaient lanse antique, comblée 
                                donc au XIX siècle.