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                            La 
                              PETITE CALE 
                            Cest 
                              avec un esprit visionnaire que ce vaste quai a été 
                              tracé. Il. était certes plus facile 
                              de combler que de creuser ( ce qui na pas 
                              empêché dêtre obligé 
                              daraser soigneusement les roches qui occupaient 
                              le fond du port, on voit encore aujourdhui 
                              la trace de ces travaux) , mais cette conception 
                              a crée des vastes espaces bien utiles aujourdhui. 
                              Le quai, construit en plusieurs « tranches 
                              », part en ligne presque droite des premiers 
                              quais barfleurais, qui se trouvaient au fond du 
                              port, cest à dire en face de lactuelle 
                              rue du port, ex Fossé RABOT (naurait 
                              il pas mieux fallu garder ce nom ?), en direction 
                              du QUERQUEUX. 
                            Juste 
                              au pied de ces anciens quais, la carte de 1876, 
                              postérieure à laménagement 
                              des quais, fait apparaître une « SOUILLE 
                              », comme il existait dans la plupart des ports 
                              pour accueillir les navires à tirant deau 
                              inhabituel, notamment les navires militaires. LE 
                              PETIT ESCALIER, à langle des deux quais 
                              desservait cette SOUILLE (on voit nettement le « 
                              décroché » sur cette carte). 
                              Les quais, construits entre 1850 et 1870, se déroulent 
                              ensuite jusquà la CALE A BOURY, du 
                              nom dune famille qui habitait en face. Cette 
                              dénomination est perdue aujourdhui 
                              semble til et il est plus logique de lappeler 
                              CALE SAINTE CATHERINE (cale intérieure du 
                              port pour lAdministration) 
                              A noter que la dénomination officielle de 
                              cet ensemble est « les portes sainte catherine 
                              Une remarque amusante de Philippe JEANNE, en réaction 
                              à cette petite étude » : 
                              « Ce qui est nommé la "cale à 
                              Boury" dans votre texte, était connu 
                              dans ma famille sous le nom "cale aux Plos", 
                              ou "Plots", déformation de Lepeley, 
                              famille de pêcheurs qui elle aussi a vécu 
                              en face (dans une maison qui il me semble appartient 
                              à une famille anglaise maintenant, sur la 
                              petite place qui jouxte la cour Sainte-Catherine). 
                              Ils utilisaient cette cale pour accéder à 
                              leur bateau, Le "Liberté", avant 
                              que mon grand-père avec un nouveau Liberté, 
                              vive dans la maison de Mme Pinteau, sur le quai 
                              H. Chardon, aujourd'hui vide » 
                              Nous retrouverons plus tard dans le texte de Florentin 
                              CHOISY cette habitude de donner le nom dune 
                              personne à un lieu. Mais ce nest pas 
                              très original. On retrouve cela sur terre 
                              et cela date du moyen-âge (hameau dont le 
                              nom se termine en 
rie, ou ière
) 
                              Cette petite cale na pas toujours existé. 
                              Il y avait un quai (avec quand même une petite 
                              cale de mise à leau) qui laissait un 
                              espace vide qui a été comblé 
                              et aménagé en cette large cale. Cette 
                              cale est « infréquentable » par 
                              vent dest. En face, dans le port, à 
                              quelques dizaines de mètres, vers le sud, 
                              il y a la roche PICOT et vers louest encore 
                              un gros pâté. Il est obligatoire de 
                              les contourner pour les bateaux qui quittent cette 
                              cale à mi-marée. Dans notre dos les 
                              PORTES SAINT CATHERINE, la COUR SAINT CATHERINE 
                              qui fleure le bon pain
 Cest la partie 
                              la plus médiévale de BARFLEUR certainement. 
                              A langle de cet ensemble de maisons, une fenêtre 
                              aménagée dans le pignon avait pour 
                              vocation de permettre de surveiller larrivée 
                              de voiles sur lhorizon avant que la grande 
                              jetée ne fasse obstacle, à partir 
                              de 1840 ( voir plus loin) 
                              Juste à côté, transformée 
                              en tour de veille, la POTERNE est beaucoup plus 
                              récente. 
                              Après on chemine le long du port en longeant 
                              la digue construite pendant lOccupation par 
                              les Allemands. Face au FEU DAMONT, une sorte 
                              descalier dans cette digue en béton 
                              montre lendroit où devait être 
                              installée une arme de gros calibre destinée 
                              à prendre en alignement le port. Puis cest 
                              la BRETONNE. On donne couramment ce nom à 
                              lécole et aux maisons qui sont immédiatement 
                              proches, mais en fait le hameau qui se trouve derrière, 
                              et qui rejoint la RUE DES HOUGUES, figure sur la 
                              carte de 1876 sous le nom de LA BRETONNIERE. 
                              Le ruisseau qui sécoule dans le port, 
                              drainant des alluvions orangés lors des pluies 
                              abondantes de lhiver, sappelle LA BOULONNIERE. 
                              Il prend sa source à MONTFARVILLE, dans le 
                              hameau de la BOUILLONNIERE. 
                              Mais juste avant de franchir la route, devant lécole 
                              de la BRETONNE il longe le chemin du LAVOIR et sappelle 
                              alors le RUISSEAU DU VIVIER 
                              Si nous poursuivons notre chemin le long du port, 
                              au FOND DU PORT, nous rejoignons le CRACKO en gravissant 
                              les quelques appuis faits de pierres plates protubérantes 
                              inclues dans le quai. Noussommes au pied du FEU 
                              DAVAL. La mémoire locale et quelques 
                              témoignages iconographiques nous font nous 
                              souvenir dun ancien petit bassin qui a été 
                              comblé après la Seconde Guerre Mondiale 
                              au pied de ce petit phare-jouet. Un perré 
                              pourrait être enfoui sous la terre et les 
                              gravats. 
                              Le CRACKO
cela pourrait aussi bien sécrire 
                              CRAQUOT comme CRABEC : CRABET. 
                              Aujourdhui on nomme CRACKO la bande de terre 
                              qui accueillait lancien terrain de camping. 
                              De mémoire familiale, notre barfleurais de 
                              souche se souvient que le CRACKO était le 
                              nom dun rocher qui se trouvait devant cet 
                              ancien terrain de camping et qui a été 
                              arasé au XIX siècle car il pouvait 
                              gêner léchouage. Lorsque la petite 
                              maison qui se trouve en lisière de la route 
                              qui mène à la JETEE a été 
                              construite, parce quelle se trouvait dans 
                              la perspective de ce rocher, on la nommée 
                              LA MAISON DU CRACKO. Puis le nom de « CRACKO 
                              » a migré vers ce vaste espace. 
                              CRACKO me fait penser irrésistiblement à 
                              ROUPETA, un clochard qui vivait dans le blockhaus 
                              situé à langle de la route, 
                              dissimulé sous les tamaris, à proximité 
                              de la JETEE, au temps lointain de ma jeunesse. 
                              Comme de lautre côté du port, 
                              les choses ont bien changé depuis la carte 
                              de 1832. 
                              En 1832, il existait encore une REDOUTE au SUD, 
                              faisant pendant à celle du NORD, à 
                              lentrée du port. La JETEE (construite 
                              vers 1842) nexistait pas, et à la place 
                              de lactuel FEU ROUGE de lentrée 
                              du port, une balise marquait celui-ci. On imagine 
                              avec quelle force la houle poussée par les 
                              vents damont pouvait chahuter les navires
Il 
                              fallait compter sur la seule BLANCHE ROCHE pour 
                              sy opposer. 
                              Mais revenons au CRACKO. Au pied du CRACKO, sur 
                              les roches qui sy trouvent, il y avait des 
                              parcs à huîtres, 6 au moins, posés 
                              parmi ces rochers. La revue « Art de Basse 
                              Normandie » en a rappelé les noms. 
                              LA FONTAINE SAINT JULIEN (parc à huîtres). 
                              Dautres noms
LA TENTE SAINT JULIEN, LE 
                              GRAND HOT, LE PETIT HOT, LA CHAMBRE DOREE, LE HOT 
                              DU HAVRE. 
                              4) de la JETEE au HINTARD 
                              La carte du XVIII °siècle nous rappelle 
                              quelques réalités mises à mal 
                              par les habitudes. 
                              La SAMBIERE était le nom des rochers (on 
                              peut rêver sur lorigine de ce nom ! 
                              la SAMBIERE, LA SAMBRIERE, LA CHAMBRIERE, LA CHAMBRE 
                              ?) sur lesquels sont assises les fondations de la 
                              JETEE (laquelle ne porte pas le nom de GRANDE JETEE, 
                              puisquelle nest pas à comparer 
                              à la PETITE JETEE, dont le nom usuel est 
                              le ROND POINT, je le rappelle). 
                                
                              La JETEE  
                            La 
                              JETEE fut construite vers 1840 en léger décalage 
                              avec le ROND POINT. Elle ne porte pas ses 170 ans 
                              ! Il est amusant de constater que, dans la MAISON 
                              SAINTE CATHERINE, il existe, dans un pignon tronqué, 
                              une lucarne dont la présence ne sexplique 
                              que parce quelle est antérieure à 
                              la construction de la JETEE, laquelle fait maintenant 
                              obstacle à lhorizon maritime quelle 
                              permettait autrefois de surveiller. 
                              LE ROCHER DU LION ne sappelle pas le ROCHER 
                              DU LION, pour les navigateurs, mais LA BLANCHE ROCHE. 
                              Effectivement les cartes postales, soucieuse dun 
                              pittoresque plus vendeur, nomment ROCHER DU LION 
                              cette roche qui avait bien la forme dun félin 
                              assis, avant que quelle ne trouve sa forme 
                              daujourdhui. Des témoins bien 
                              ancrés dans la réalité barfleuraise 
                              imputent ce fait à la chute de la foudre 
                              sur ces roches. A noter que sur lÎlet, 
                              une roche parait séparée du plateau 
                              qui la supporte comme si la foudre lavait 
                              frappée aussi, dans des temps lointains. 
                              
                            Les allemands 
                              semblaient croire au rôle stratégique 
                              de BARFLEUR car il y a de nombreux documents photographiques 
                              les montrant sexerçant en mer à 
                              bord de canots pneumatiques. Le moins que lon 
                              puisse dire cest quils ont fortifié 
                              la côte ! tout le littoral est truffé 
                              de redoutes, de lignes de défenses
dont 
                              beaucoup commencent à glisser dans la mer 
                              Quant à nous, qui rejoignions à la 
                              nage de LA GRANDE ECHELLE de la JETEE, cette plage 
                              de la BLANCHE ROCHE, nous passions à proximité 
                              dun ROCHER VERT qui, planté au milieu 
                              du sable, nous évitait de traverser à 
                              la nage les bancs de roches et dy frotter 
                              notre nombril. Ce ROCHER VERT est bien blanc aujourdhui 
                              ce qui montre bien que lon ne peut pas faire 
                              confiance à la couleur donnée aux 
                              roches. Celle-ci change au gré des algues 
                              qui viennent y pousser. Ceci dit autrefois on avait 
                              coutume plus quaujourdhui de barbouiller 
                              de peinture les roches pour mieux les identifier. 
                             
                                
                            Le rocher voisin de LA BLANCHE ROCHE 
                              
                            Lensemble 
                              du massif rocheux 
                            Derrière 
                              LA BLANCHE ROCHE sétend un vaste plateau 
                              rocheux sur lequel il ne fait pas bon ségarer. 
                              Entre ces récifs impressionnants la nature 
                              à laissé des passages nombreux, des 
                              HAIZES, cest pourquoi les noms qui se disputent 
                              ce secteur sont souvent des dérivés 
                              de HAIZES, RHAIZES, HAIE. Pour se repérer, 
                              il faut dabord bien nommer les deux perches 
                              qui balisent le chenal principal. La première 
                              sappelle la balise de la GROSSE HAIE, la seconde, 
                              donc la plus au large et qui précède 
                              le HINTAR, sappelle la BALISE DE LA RAIE. 
                              Elles sont naturellement de couleur rouge, devant 
                              être laissées à bâbord 
                              en entrant dans le chenal. 
                              En avant de la BALISE DE LA GROSSE RAIE, vers le 
                              port, chacun sait quil y a un autre plateau 
                              de roches qui sépare le trafic maritime entre 
                              le CHENAL et la passe qui mène vers le MOULARD. 
                              Sur lacarte BEAUTEMPS-BEAUPRE, ce plateau porte 
                              le nom suivant : « LES HOISIERS ». En 
                              effet entre ses roches sinsèrent de 
                              nombreux « passages ». 
                              Sur dautres documents, lensemble de 
                              ce plateau qui borde le chenal côté 
                              tribord porte le nom de HAIZE AUX CHIENS (couvrant 
                              les HOISIES et le secteur des deux balises) ce qui 
                              est assez transparent pour qui sait quun « 
                              CHIEN », pour les pêcheurs, est le flotteur 
                              dun casier, couché dans le courant 
                              au bout de son orin
ou un BOURRAS, qui désigne 
                              plutôt le cordage et son flotteur. 
                              Sur les pratiques des pêcheurs du coin on 
                              compulsera avec attention louvrage édité 
                              par lOffice de Tourisme de Barfleur sur « 
                              LE PETIT METIER », oeuvre de François 
                              et Dominique POCHON. 
                              Nul doute que ce secteur à toujours été 
                              très accessible par les pêcheurs du 
                              port, « aux invalides », qui ne disposaient 
                              pas de moteur, simplement de leurs bras et qui voulaient 
                              améliorer lordinaire, au temps ou la 
                              plaisance était moins développée 
                              et les retraites pratiquement inexistantes. Il leur 
                              suffisait de quelques coups de rames pour aller 
                              mouiller des engins de pêche, repérés 
                              en surface par ces CHIENS. 
                              Quelques roches, non signalées par des marques, 
                              sont connues dans le secteur, de LA HAIZE AUX CHIENS. 
                              Il ne fait pas bon y frotter sa quille. Ce sont 
                              le PALMIER (le PARMY sur les cartes les plus anciennes), 
                              LES EQUETS (de écueils ?) Le BENIGUET (nom 
                              donné par des bretons ? Les BENIGUET, roches 
                              bénies, sont nombreuses là-bas). A 
                              noter que sur la carte du XVIII siècle, le 
                              BENIGUET se trouve juste à côté 
                              de la FOURQUIE, qui est la balise qui ouvre le passage 
                              au sud (lalignement qui y conduit en évitant 
                              LES HOISIES est : « LE CAFE DE FRANCE par 
                              LE BOUT DE LA JETEE »). Je serais assez de 
                              son avis, car ainsi le BENIGUET marquerait ainsi 
                              lheure « bénie » du retour 
                              au foyer
 
                              A la fin du chenal, le HINTAR (RHINTA, RINTA) 
                              marque bel et bien une roche (plusieurs roches, 
                              groupées dailleurs, situées 
                              entre cette bouée et la BALISE DE LA HAIE), 
                              et dautre part signale le PLATEAU des ANTIQUAIRES 
                              au SUD (je ne me risquerai pas à suggérer 
                              une origine à cette dénomination). 
                              Vers le sud, cest à dire vers MOULARD, 
                              au large de la côte, le PLATEAU DES ANTIQUAIRES 
                              mériterait le nom de RIDIN. Cette élévation 
                              des fonds se remarque par un courant renforcé, 
                              presque chaotique, qui montre bien « quon 
                              nest pas loin du RAZ ». Ce sont presque 
                              des « marmites » qui chahutent sous 
                              la quille. 
                              Revenons à terre 
                             
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