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« Petit essai » de relevé toponymique

de Gatteville au Moulard, en passant par Barfleur

Ph.PESNELLE

( tous droits réservés)texte2013 imprimable en PDF, cartes toponymes

toutes informations complémentaires sur ce sujet peuvent être adressés à

philippe.pesnelle@orange.fr

 

 

La PETITE CALE

C’est avec un esprit visionnaire que ce vaste quai a été tracé. Il. était certes plus facile de combler que de creuser ( ce qui n’a pas empêché d’être obligé d’araser soigneusement les roches qui occupaient le fond du port, on voit encore aujourd’hui la trace de ces travaux) , mais cette conception a crée des vastes espaces bien utiles aujourd’hui. Le quai, construit en plusieurs « tranches », part en ligne presque droite des premiers quais barfleurais, qui se trouvaient au fond du port, c’est à dire en face de l’actuelle rue du port, ex Fossé RABOT (n’aurait il pas mieux fallu garder ce nom ?), en direction du QUERQUEUX.

Juste au pied de ces anciens quais, la carte de 1876, postérieure à l’aménagement des quais, fait apparaître une « SOUILLE », comme il existait dans la plupart des ports pour accueillir les navires à tirant d’eau inhabituel, notamment les navires militaires. LE PETIT ESCALIER, à l’angle des deux quais desservait cette SOUILLE (on voit nettement le « décroché » sur cette carte).
Les quais, construits entre 1850 et 1870, se déroulent ensuite jusqu’à la CALE A BOURY, du nom d’une famille qui habitait en face. Cette dénomination est perdue aujourd’hui semble t’il et il est plus logique de l’appeler CALE SAINTE CATHERINE (cale intérieure du port pour l’Administration)
A noter que la dénomination officielle de cet ensemble est « les portes sainte catherine
Une remarque amusante de Philippe JEANNE, en réaction à cette petite étude » :
« Ce qui est nommé la "cale à Boury" dans votre texte, était connu dans ma famille sous le nom "cale aux Plos", ou "Plots", déformation de Lepeley, famille de pêcheurs qui elle aussi a vécu en face (dans une maison qui il me semble appartient à une famille anglaise maintenant, sur la petite place qui jouxte la cour Sainte-Catherine). Ils utilisaient cette cale pour accéder à leur bateau, Le "Liberté", avant que mon grand-père avec un nouveau Liberté, vive dans la maison de Mme Pinteau, sur le quai H. Chardon, aujourd'hui vide »
Nous retrouverons plus tard dans le texte de Florentin CHOISY cette habitude de donner le nom d’une personne à un lieu. Mais ce n’est pas très original. On retrouve cela sur terre et cela date du moyen-âge (hameau dont le nom se termine en …rie, ou ière…)
Cette petite cale n’a pas toujours existé. Il y avait un quai (avec quand même une petite cale de mise à l’eau) qui laissait un espace vide qui a été comblé et aménagé en cette large cale. Cette cale est « infréquentable » par vent d’est. En face, dans le port, à quelques dizaines de mètres, vers le sud, il y a la roche PICOT et vers l’ouest encore un gros pâté. Il est obligatoire de les contourner pour les bateaux qui quittent cette cale à mi-marée. Dans notre dos les PORTES SAINT CATHERINE, la COUR SAINT CATHERINE qui fleure le bon pain… C’est la partie la plus médiévale de BARFLEUR certainement.
A l’angle de cet ensemble de maisons, une fenêtre aménagée dans le pignon avait pour vocation de permettre de surveiller l’arrivée de voiles sur l’horizon avant que la grande jetée ne fasse obstacle, à partir de 1840 ( voir plus loin)
Juste à côté, transformée en tour de veille, la POTERNE est beaucoup plus récente.
Après on chemine le long du port en longeant la digue construite pendant l’Occupation par les Allemands. Face au FEU D’AMONT, une sorte d’escalier dans cette digue en béton montre l’endroit où devait être installée une arme de gros calibre destinée à prendre en alignement le port. Puis c’est la BRETONNE. On donne couramment ce nom à l’école et aux maisons qui sont immédiatement proches, mais en fait le hameau qui se trouve derrière, et qui rejoint la RUE DES HOUGUES, figure sur la carte de 1876 sous le nom de LA BRETONNIERE.
Le ruisseau qui s’écoule dans le port, drainant des alluvions orangés lors des pluies abondantes de l’hiver, s’appelle LA BOULONNIERE. Il prend sa source à MONTFARVILLE, dans le hameau de la BOUILLONNIERE.
Mais juste avant de franchir la route, devant l’école de la BRETONNE il longe le chemin du LAVOIR et s’appelle alors le RUISSEAU DU VIVIER
Si nous poursuivons notre chemin le long du port, au FOND DU PORT, nous rejoignons le CRACKO en gravissant les quelques appuis faits de pierres plates protubérantes inclues dans le quai. Noussommes au pied du FEU D’AVAL. La mémoire locale et quelques témoignages iconographiques nous font nous souvenir d’un ancien petit bassin qui a été comblé après la Seconde Guerre Mondiale au pied de ce petit phare-jouet. Un perré pourrait être enfoui sous la terre et les gravats.
Le CRACKO…cela pourrait aussi bien s’écrire CRAQUOT comme CRABEC : CRABET.
Aujourd’hui on nomme CRACKO la bande de terre qui accueillait l’ancien terrain de camping.
De mémoire familiale, notre barfleurais de souche se souvient que le CRACKO était le nom d’un rocher qui se trouvait devant cet ancien terrain de camping et qui a été arasé au XIX siècle car il pouvait gêner l’échouage. Lorsque la petite maison qui se trouve en lisière de la route qui mène à la JETEE a été construite, parce qu’elle se trouvait dans la perspective de ce rocher, on l’a nommée LA MAISON DU CRACKO. Puis le nom de « CRACKO » a migré vers ce vaste espace.
CRACKO me fait penser irrésistiblement à ROUPETA, un clochard qui vivait dans le blockhaus situé à l’angle de la route, dissimulé sous les tamaris, à proximité de la JETEE, au temps lointain de ma jeunesse.
Comme de l’autre côté du port, les choses ont bien changé depuis la carte de 1832.
En 1832, il existait encore une REDOUTE au SUD, faisant pendant à celle du NORD, à l’entrée du port. La JETEE (construite vers 1842) n’existait pas, et à la place de l’actuel FEU ROUGE de l’entrée du port, une balise marquait celui-ci. On imagine avec quelle force la houle poussée par les vents d’amont pouvait chahuter les navires…Il fallait compter sur la seule BLANCHE ROCHE pour s’y opposer.
Mais revenons au CRACKO. Au pied du CRACKO, sur les roches qui s’y trouvent, il y avait des parcs à huîtres, 6 au moins, posés parmi ces rochers. La revue « Art de Basse Normandie » en a rappelé les noms.
LA FONTAINE SAINT JULIEN (parc à huîtres). D’autres noms…LA TENTE SAINT JULIEN, LE GRAND HOT, LE PETIT HOT, LA CHAMBRE DOREE, LE HOT DU HAVRE.
4) de la JETEE au HINTARD
La carte du XVIII °siècle nous rappelle quelques réalités mises à mal par les habitudes.
La SAMBIERE était le nom des rochers (on peut rêver sur l’origine de ce nom ! la SAMBIERE, LA SAMBRIERE, LA CHAMBRIERE, LA CHAMBRE ?) sur lesquels sont assises les fondations de la JETEE (laquelle ne porte pas le nom de GRANDE JETEE, puisqu’elle n’est pas à comparer à la PETITE JETEE, dont le nom usuel est le ROND POINT, je le rappelle).


La JETEE

La JETEE fut construite vers 1840 en léger décalage avec le ROND POINT. Elle ne porte pas ses 170 ans ! Il est amusant de constater que, dans la MAISON SAINTE CATHERINE, il existe, dans un pignon tronqué, une lucarne dont la présence ne s’explique que parce qu’elle est antérieure à la construction de la JETEE, laquelle fait maintenant obstacle à l’horizon maritime qu’elle permettait autrefois de surveiller.
LE ROCHER DU LION ne s’appelle pas le ROCHER DU LION, pour les navigateurs, mais LA BLANCHE ROCHE. Effectivement les cartes postales, soucieuse d’un pittoresque plus vendeur, nomment ROCHER DU LION cette roche qui avait bien la forme d’un félin assis, avant que qu’elle ne trouve sa forme d’aujourd’hui. Des témoins bien ancrés dans la réalité barfleuraise imputent ce fait à la chute de la foudre sur ces roches. A noter que sur l’Îlet, une roche parait séparée du plateau qui la supporte comme si la foudre l’avait frappée aussi, dans des temps lointains.

Les allemands semblaient croire au rôle stratégique de BARFLEUR car il y a de nombreux documents photographiques les montrant s‘exerçant en mer à bord de canots pneumatiques. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ont fortifié la côte ! tout le littoral est truffé de redoutes, de lignes de défenses…dont beaucoup commencent à glisser dans la mer Quant à nous, qui rejoignions à la nage de LA GRANDE ECHELLE de la JETEE, cette plage de la BLANCHE ROCHE, nous passions à proximité d’un ROCHER VERT qui, planté au milieu du sable, nous évitait de traverser à la nage les bancs de roches et d’y frotter notre nombril. Ce ROCHER VERT est bien blanc aujourd’hui ce qui montre bien que l’on ne peut pas faire confiance à la couleur donnée aux roches. Celle-ci change au gré des algues qui viennent y pousser. Ceci dit autrefois on avait coutume plus qu’aujourd’hui de barbouiller de peinture les roches pour mieux les identifier.

Le rocher voisin de LA BLANCHE ROCHE

L’ensemble du massif rocheux

Derrière LA BLANCHE ROCHE s’étend un vaste plateau rocheux sur lequel il ne fait pas bon s’égarer. Entre ces récifs impressionnants la nature à laissé des passages nombreux, des HAIZES, c’est pourquoi les noms qui se disputent ce secteur sont souvent des dérivés de HAIZES, R’HAIZES, HAIE. Pour se repérer, il faut d’abord bien nommer les deux perches qui balisent le chenal principal. La première s’appelle la balise de la GROSSE HAIE, la seconde, donc la plus au large et qui précède le HINTAR, s’appelle la BALISE DE LA RAIE. Elles sont naturellement de couleur rouge, devant être laissées à bâbord en entrant dans le chenal.
En avant de la BALISE DE LA GROSSE RAIE, vers le port, chacun sait qu’il y a un autre plateau de roches qui sépare le trafic maritime entre le CHENAL et la passe qui mène vers le MOULARD. Sur lacarte BEAUTEMPS-BEAUPRE, ce plateau porte le nom suivant : « LES HOISIERS ». En effet entre ses roches s’insèrent de nombreux « passages ».
Sur d’autres documents, l’ensemble de ce plateau qui borde le chenal côté tribord porte le nom de HAIZE AUX CHIENS (couvrant les HOISIES et le secteur des deux balises) ce qui est assez transparent pour qui sait qu’un « CHIEN », pour les pêcheurs, est le flotteur d’un casier, couché dans le courant au bout de son orin…ou un BOURRAS, qui désigne plutôt le cordage et son flotteur.
Sur les pratiques des pêcheurs du coin on compulsera avec attention l’ouvrage édité par l’Office de Tourisme de Barfleur sur « LE PETIT METIER », oeuvre de François et Dominique POCHON.
Nul doute que ce secteur à toujours été très accessible par les pêcheurs du port, « aux invalides », qui ne disposaient pas de moteur, simplement de leurs bras et qui voulaient améliorer l’ordinaire, au temps ou la plaisance était moins développée et les retraites pratiquement inexistantes. Il leur suffisait de quelques coups de rames pour aller mouiller des engins de pêche, repérés en surface par ces CHIENS.
Quelques roches, non signalées par des marques, sont connues dans le secteur, de LA HAIZE AUX CHIENS. Il ne fait pas bon y frotter sa quille. Ce sont le PALMIER (le PARMY sur les cartes les plus anciennes), LES EQUETS (de écueils ?) Le BENIGUET (nom donné par des bretons ? Les BENIGUET, roches bénies, sont nombreuses là-bas). A noter que sur la carte du XVIII siècle, le BENIGUET se trouve juste à côté de la FOURQUIE, qui est la balise qui ouvre le passage au sud (l’alignement qui y conduit en évitant LES HOISIES est : « LE CAFE DE FRANCE par LE BOUT DE LA JETEE »). Je serais assez de son avis, car ainsi le BENIGUET marquerait ainsi l’heure « bénie » du retour au foyer…
A la fin du chenal, le HINTAR (R’HINTA, RINTA) marque bel et bien une roche (plusieurs roches, groupées d’ailleurs, situées entre cette bouée et la BALISE DE LA HAIE), et d’autre part signale le PLATEAU des ANTIQUAIRES au SUD (je ne me risquerai pas à suggérer une origine à cette dénomination). Vers le sud, c’est à dire vers MOULARD, au large de la côte, le PLATEAU DES ANTIQUAIRES mériterait le nom de RIDIN. Cette élévation des fonds se remarque par un courant renforcé, presque chaotique, qui montre bien « qu’on n’est pas loin du RAZ ». Ce sont presque des « marmites » qui chahutent sous la quille.
Revenons à terre

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